1 - RAPPEL HISTORIQUE

La basane se définit comme étant un cuir de tannage végétal réalisé sur des petites peaux majoritairement de mouton.Le mégissier utilisait le tannage à l'alun (associé à d'autres produits cela donnait le "mégi" d'où le nom du métier) donnant des peaux blanches qui le restaient au soleil. Le basanier utilisait donc le tannage végétal qui confère au cuir "les couleurs du bois" qui de plus se patinent au soleil.

C'est à l'origine de l'adjectif basané qui ne s'applique plus aujourd'hui qu'à l'homme…Avant que ne soient importés les tanins de sumac et que quebracho aujourd'hui utilisés dans le procédé de fabrication, la basane était tannée au redon, bouleau nain qui poussait sur les pentes du Mont-Redon, entre les rivières du Tarn et de l'Agout.

L'analogie du tannage au bouleau avec le "Cuir de Russie" conférait à la basane l'odeur caractéristique qui fut si recherchée et a contribué, à l'époque, à sa notoriété.Même les Graulhétois semblent avoir oublié qu'avant de n'être à nouveau destiné qu'à l'utilisation en tant que "doublure" (de l'arabe bitâna ou batana = doublure), la basane fabriquée avec des matières premières plus nobles qu'étaient les "peaux de pays" PréAlpes, Béarn, prés salés etc., … avaient équipés les armées royales d'Henri IV à la Révolution, "on portait "basane" par-dessus le pantalon".

Elle a également longtemps servie de tablier de protection aux forgerons, aux savetiers et à d'autres artisans.Depuis le milieu du XVIIII° siècle, le basanier a surtout utilisé comme matière première le "cuirot" de MAZAMET, sous produit du délainage à l'échauffe.Son savoir faire en matière de tannage végétal lui permettait de valoriser cette matière première "sacrifiée" à la qualité de la laine.

 PRESENTATION DU PRODUIT

Le savoir faire de la fabrication de la basane perdure et conduit à des cuirs répondant aux exigences actuelles du marché dans le domaine de l'innocuité et du développement durable puisque n'utilisant que des matières premières renouvelables et non toxiques.

C'est ce côté spontanément inoffensif et hypoallergénique qu'il convient d'exploiter. Il faut toutefois repositionner la basane en appliquant le procédé de fabrication sur des matières premières nobles conduisant à un visuel, un plein et des propriétés d'usages compatibles avec les nouveaux marchés visés.

Il faut également envisager un minimum de traitement de surface pour la rendre utilisable sans tuer l'esprit de l'article.Si certains clients apprécieront la patine "naturelle" de la basane à l'utilisation il faut peut-être également prévoir des basanes pré patinées en usine pour d'autres utilisateurs.

NAISSANCE DE L'IDÉE DE RETRAVAILLER SUR LA BASANE.

Si la légende retiendra que l'idée est naît au comptoir de La Rigaudié lors de l'Assemblée Générale 2005 de la Chambre Syndicale des Patrons Mégissiers, il sera plus sage de retenir que l'évolution de la situation du Bassin Graulhétois, l'évolution des mentalités et les demandes des consommateurs ne pouvaient que générer une réflexion pour notre sauvegarde et notre devenir. Si pour le professionnel il n'est plus nécessaire de présenter le produit, il est bon de rappeler :que la basane est un mode irréversible de conservationque nos chaussures sont toujours doublées en basaneque la maroquinerie fait toujours appel à ces fabricationsque l'ameublement est lui aussi demandeur (principalement pour les fauteuils club). . .A travers la basane de GRAULHET, aujourd'hui notre démarche vise le consommateur,à travers les prescripteurs de tendances que sont les créateurs, les bureaux de styles, les grandes marques.